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Réindustrialisation : quels facteurs de risque pour la chaîne logistique et comment les piloter ?

Les pénuries de produits et composants liées à la crise sanitaire et à la guerre en Ukraine ont conduit à une véritable prise de conscience : la forte dépendance de l’industrie française aux approvisionnements étrangers. Ce n’est pas qu’on ne le savait pas, mais les industriels s’en accommodaient jusqu’à présent. Et ce au même titre d’ailleurs, que l’explosion de l’impact carbone dû à l’accélération de la mondialisation de l’activité industrielle ces dernières décennies.

Mais voilà, aujourd’hui l’urgence a été décrétée, si bien qu’au nom de considérations écologiques et politico-commerciales, un grand mouvement de rapatriement de la production en France et en Europe est en marche !

Alors redonner ses lettres de noblesse au Made in France industriel, oui, mais attention cependant : la réindustrialisation en pratique n’est pas une mince affaire. Tout l’enjeu consiste en effet à savoir la piloter … et les facteurs risque de la Supply Chaine sont plutôt costauds.

Comment les identifier ET les maîtriser ? Le point avec Colibri.

Réindustrialisation : quels enjeux pour la supply chain ?

Réindustrialisation vs relocalisation : quelles différences ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit point de vocabulaire s’impose. En effet, les termes « réindustrialisation » et « relocalisation » sont parfois utilisés indistinctement alors qu’ils ne désignent pas la même réalité et induisent des problématiques différentes, pour la Supply Chain notamment. Ainsi faut-il comprendre :

  • La relocalisation désigne le fait de revenir à un sourcing local ;
  • La réindustrialisation celui de rapatrier les activités de production en local.

La réindustrialisation – sur laquelle porte notre propos ici – implique alors de mettre en place et de gérer des usines de production. Les entreprises qui réindustrialisent passent ainsi d’une logique de sous-traitance géographiquement éloignée à une activité de production en interne.

Pourquoi se pose la question de la réindustrialisation ?

Délocaliser la production à l’international n’est plus forcément synonyme de compétitivité. En effet, le coût du transport depuis la Chine ayant tout de même été multiplié par dix ces trois dernières années, la fabrication hors des frontières européennes a perdu en attractivité. De plus, il faut savoir que la sous-traitance mondiale conduit inexorablement pour l’industrie, à perdre la main sur la production. Maîtrise des process, gestion des priorités, préservation du savoir-faire et contrôle de la qualité : on oublie ! Et ça actuellement, ce n’est pas bon du tout …

En effet, dans un contexte ultra concurrentiel, customer centric, et en mouvance perpétuelle, l’enjeu réside justement dans la maîtrise de l’ensemble des activités et des coûts de la Supply Chain. L’objectif : parvenir à satisfaire les besoins des clients, en termes de prix, de délais et de qualité. Il en va de la compétitivité et de l’image de marque.

Et puis la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) s’invite dans l’équation. En effet, les questions de la réduction de l’empreinte écologique d’une part, et de l’éthique concernant les conditions de travail de l’autre, font désormais partie du package « enjeux ». Ainsi, la nécessité de rapatrier les activités un peu plus à l’ouest devient de plus en plus évidente.

En théorie, les raisons pour entreprendre une réindustrialisation sont plutôt positives. Maintenant, il s’agit de conserver cet état d’esprit pour aborder le « comment » du sujet !

La réindustrialisation : comment sortir de la dépendance sans se perdre ?

Si la volonté de relocaliser est louable il n’en demeure pas moins que la question financière peut sonner le glas du projet de réindustrialisation. On parle tout de même d’ouvertures et d’équipements d’usines, ainsi que de tous les coûts et autres risques qui les accompagnent.

L’une de solutions consiste à réindustrialiser progressivement certaines lignes de produits – comme par exemple les références qui nécessitent le plus de savoir-faire ou celles pour lesquelles le coût du transport est très élevé – et maintenir provisoirement la production des marchandises à moindre valeur ajoutée à l’étranger.  Il est également possible de relocaliser seulement les étapes d’assemblage dans un premier temps, et de continuer à réaliser les approvisionnements de composants.

Véritable opportunité de remettre tout à plat pour mieux redémarrer et moderniser la production, la réindustrialisation est un processus qui doit être progressif. C’est de cette manière que l’organisation gagnera en flexibilité, que l’entreprise reprendra la maîtrise des processus et de leurs coûts et que la qualité et la satisfaction client seront préservées.

Réindustrialisation de la supply chain : quels facteurs de risque ?

Relocalisation : savoir remettre en cause un fonctionnement

En Supply Chain, le principal risque est lié au manque de maîtrise générale accumulé au fil des années de délocalisation. Considérant que l’on redémarre de zéro, les incertitudes sont légion. Par exemple un facteur tel que la cadence dans un processus majeur, comme celui liant approvisionnements et production, ne peut être stabilisé qu’après une période plus ou moins longue de rodage. Patience donc.

Dans la même logique, les problématiques liées à la gestion des stocks sont tout aussi impactantes en termes de coûts si l’on continue à agir comme « au temps de la délocalisation ». Il serait en effet inconvenant de continuer à disposer de trois mois de stock alors que l’usine relocalisée peut produire en quinze jours ! La Supply Chain doit donc se réadapter à des délais et des tailles de lots complètement différents.

On n’a pas dit que c’était facile mais : si les stocks sont mieux gérés, les coûts de production baissent, et si les délais raccourcissent, l’entreprise gagne en agilité … le cercle vertueux de la cohérence au service de la performance en somme !

Réindustrialisation : comment mener la conduite du changement ?

Effectivement, la réindustrialisation ne va pas sans conduite du changement, et là aussi, il est question de faire valser les habitudes. En effet, il s’agit de réapprendre un métier en quelque sorte, celui de la production, qui impose de repenser la réorganisation en termes de personnes et d’outils autour de la planification industrielle à long terme … un point très critique de la Supply Chain dans le cadre du changement.

La réussite du changement dans le cadre d’une réindustrialisation passe d’abord par quelques piliers fondamentaux :

  • Aligner les fonctions de Supply Chain sur la stratégie ;
  • faire monter en compétence certains collaborateurs au moyen  de formations adaptées,
  • recruter pour la fabrication…

Ensuite il est impératif de mettre en place un système collaboratif, au sein duquel les individus communiquent, et les services commerciaux et financiers interviennent afin d’ajouter leurs connaissances métiers à la planification.

En résumé, le S&OP s’impose et le mieux est de s’outiller le plus tôt possible !

Piloter votre réindustrialisation avec Colibri

C’est dans un moment aussi stratégique que la réindustrialisation que la solution Colibri s’impose, en tant qu’outil de votre processus S&OP.

En effet, ce logiciel S&OP cloud native permet d’aborder la phase de transition avec sérénité, grâce à une vision 360° de votre Supply Chain. Colibri vous permet en outre d’organiser le chevauchement production/approvisionnements. Vous pouvez ainsi piloter vos processus de manière éclairée, tout en gérant les différentes alternatives. Ainsi la période transitoire est plus facile à passer, d’autant que la partie pilotage des flux est très compliquée à cette phase du processus de réindustrialisation. Avec Colibri, les capacités de production sont anticipées avec précision permettant de prévoir les flux bien à l’avance. Le pilotage de la charge des usines est donc beaucoup plus fluide puisque basé sur une prévision fiable. Vous pouvez ainsi réaliser (et anticiper) vos approvisionnements pour couvrir la demande que l’usine ne sera pas encore en capacité de produire.

La solution présente trois modules à l’état zéro :

  • Un module de prévision des ventes ;
  • Un module de planification opérationnelle pour la planification de production, de distribution, des approvisionnements et des stocks.
  • Un module de planification S&OP pour réguler la stratégie et gérer la transition et construire les flux alternatifs.

En somme, la solution Colibri vous accompagne de manière progressive dans le pilotage collaboratif de votre processus de réindustrialisation :

  • En affinant l’anticipation de la demande pour adapter la production relocalisée ;
  • En ajustant de manière cohérente la gestion de stocks ;
  • En optimisant la planification des opérations.

Vous gagnez en flexibilité et en compétitivité, et reprenez progressivement la main sur l’ensemble de votre Supply Chain … pour une réindustrialisation sous le signe de la performance !

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