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Qu’est-ce que le bullwhip effect et comment l’éviter ?

Au sein de la supply chain, la question des variations de la demande est à l’origine du Bullwhip effect, un phénomène théorisé dès 1961. Car estimer le stock s’avère difficile quand chaque maillon de la chaîne augmente l’écart entre la prévision et la réalité. Regardons comment ce « coup de fouet » ou plutôt cette série d’à-coups interfère dans le stock et la rentabilité d’une entreprise, et quels sont les moyens de l’éviter.

Bullwhip effect : qu’est-ce que c’est ?

Bullwhip effect : définition

Le Bullwhip effect, ou phénomène coup de fouet, a été théorisé par Jay Wright Forrester, fondateur de la dynamique des systèmes. En français, on aurait plutôt tendance à rapprocher cet effet de celui de l’accordéon ou de l’embouteillage, si bien qu’on le nomme également « l’amplification de la variabilité de la demande (AVD) ».

Métaphoriquement, le bullwhip effect peut être assimilé à l’image d’un cowboy donnant un coup de lasso sur le sol : chaque oscillation de la corde correspond à un événement de la supply chain. Un faible à-coup de la part du cowboy peut engendrer un coup de fouet violent en bout de chaîne. Plus concrètement, cela signifie que les différentes parties prenantes ne peuvent pas anticiper suffisamment : une faible variation peut créer des hausses de stocks de plus en plus importantes lorsque l’on remonte la chaîne. Si bien que, plus la perception de la demande s’éloigne du consommateur final, moins elle est exacte.

Bullwhip effect ou effet coup de fouet : exemple

Contexte : Un point de vente dispose d’un stock de 150 unités du produit X, remis à niveau chaque semaine. 100 de ces unités permettent de couvrir la demande hebdomadaire, tandis que les 50 autres représentent le stock de sécurité du produit X. Pendant une semaine S, la demande est plus forte que d’habitude : 150 unités du produit X sont vendues. Afin de répondre à cette demande, le point de vente puise dans son stock de sécurité. Le bullwhip effect s’enclenche alors :

  1. L’entreprise décide d’augmenter le nombre d’unités commandées auprès du fournisseur, de sorte que le point de vente reçoive 200 produits X : 50 pour reconstituer le stock de sécurité et 150 pour couvrir l’augmentation de la demande.
  2. Le fournisseur reçoit donc une commande de 200 produits X, alors qu’il n’en livre d’ordinaire que 150. Il puise donc dans son propre stock de sécurité pour répondre à la demande de l’entreprise. Mais ça ne s’arrête pas là : il doit lui aussi reconstituer son stock, en fonction de l’augmentation de la demande qu’il a observée. Le fournisseur augmente donc le nombre d’unités commandées auprès du fabricant : il commande 250 produits, 50 pour reconstituer son stock de sécurité et 200 pour couvrir la demande de l’entreprise.
  3. A son tour, le fabricant puise dans son stock de sécurité pour répondre à la demande du fournisseur. Il réadapte ensuite sa production : le fabricant augmente le nombre d’unités produites pour répondre à l’augmentation de la demande. Il produit ainsi 300 produits : 250 pour répondre à la demande du fournisseur et 50 pour reconstituer son stock de sécurité.

Le stock est alors trop important ou inutile, et s’accroît à chaque étape de la Supply Chain car il ne prend pas comme base la demande du client final en point de vente mais la demande de l’acteur qui le précède. La différence entre la demande réelle et celle supposée connaît ainsi un écart important, préjudiciable à la rentabilité.

Bullwhip effect supply chain : causes et conséquences

Les causes du bullwhip effect

Les causes initiales de ce phénomène sont multiples, d’où la difficulté de l’éviter sans avoir les bons outils. Mais elles sont toutes issues d’un manque d’anticipation qui prend plusieurs formes. Cela peut être :

  • Un manque de stratégie à long terme quant à la gestion de la chaîne logistique
  • Un manque d’outils informatiques capables de favoriser la collaboration entre chaque maillon et le suivi des informations
  • Une trop grande importance donnée aux achats groupés basée sur une économie d’échelle pour bénéficier de remises, lesquelles ne sont pas commercialement pertinentes en bout de chaîne
  • La simple peur de manquer, soit la création d’une demande qui n’existe pas factuellement, qui conduit à commander trop
  • Les variations de prix, comme en cette période de crise où les matières premières et l’énergie augmentent et où la crainte des pénuries génère des quantités commandées trop importantes

Conséquences du bullwhip effect : un déséquilibre tout au long de la chaîne

L’incertitude des marchés est un enjeu de stress commercial jusque dans les TPE. Mais ce n’est pas tant la variabilité qui cause le bullwhip effect qu’un manque de visibilité des entreprises quant à leurs réels besoins de stocks. Les conséquences sont alors graves financièrement avec non seulement un investissement supérieur à la demande, mais aussi tous les coûts annexes qui s’y rattachent que sont les frais de stockage ou de logistique.

De même, paradoxalement, un tel mécanisme peut entraîner des ruptures de stock sur certains produits, là encore par manque d’anticipation.

Enfin, le risque concerne le fabricant qui produit trop par rapport à la demande et qui devra éliminer le surstock en baissant ses prix, sans certitude. Et personne n’en ressort gagnant.

Tout cela conduit par ailleurs à une détérioration des relations entre les partenaires. Or, dans un monde tendu au niveau commercial et réglementaire, cela peut être délétère dans la collaboration et la gestion des risques fournisseurs.

Sans oublier que le Bullwhip effect a aussi un coût écologique en CO2 non négligeable et qu’il participe dans le même temps à un gâchis de produits, qu’ils soient manufacturés ou périssables. Dans ce dernier cas, les effets sont encore plus importants, car les stocks sont impossibles à vendre dans un certain délai.

Bullwhip effect : comment l’éviter ?

  1. Établir des règles de gestion pertinentes : limiter l’achat de lots, mieux vaut ne commander que la marchandise dont on a véritablement besoin et intégrer la variabilité et la saisonnalité dans les stocks de sécurité.
  2. Donner toute sa place à la communication et à la collaboration parmi tous les maillons de la supply chain pour réduire, voire supprimer, les incertitudes qui sont au cœur du Bullwhip effect. Un bon exemple est le partage de la prévision en amont et en aval avec ses fournisseurs/clients principaux.
  3. De la même manière, il est important de prévoir ses ventes en fonction du marché et d’interroger les collaborateurs qui ont l’information terrain.

Logiciel de Sales and Operations Planning, un outil efficace pour éviter l’effet coup de fouet

Bien sûr, toutes ces solutions ne peuvent pas avoir lieu sans l’apport d’outils conçus pour cela. Un logiciel de Sales and Operations Planning permet d’éviter le Bullwhip effect grâce à des fonctionnalités pertinentes qui agissent directement sur l’organisation :

  • La prévision des ventes : pour la fiabilité, la visibilité et la réconciliation des informations
  • L’anticipation du stock à la fois sur moyen et long terme
  • La mise à jour des données en temps réel
  • La collaboration pour tous les maillons de la chaîne logistique

Un logiciel de Sales and Operations Planning est indispensable pour réduire les quantités de sécurité surévaluée et pour la mise en commun des informations. De cette façon, vous pourrez libérer de la trésorerie disponible et de l’agilité financière d’une manière générale.

Colibri est une solution logicielle complète pour la gestion des Supply Chain sur l’ensemble des besoins métiers :

  • Demand Planning
  • Supply Planning
  • Planning stratégique

Avec Colibri, vous avez enfin de la visibilité sur le freinage et les accélérations de la Supply Chain pour éviter le Bullwhip effect / AVD et toutes ses conséquences néfastes. Vous améliorez la communication avec tous vos partenaires, rendant également la relation fournisseur plus responsable et saine. Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !